Fin de l'Hôpital de la Charité
La guerre 1914/1918 à l’Hôpital de la Charité
Les responsabilités de l’Hôpital de la Charité s’accroissent après l’entrée des troupes allemandes en octobre 1917 : l’Hôpital Saint-sauveur et l’hôpital militaires étant réquisitionnés par l’occupant, l’établissement construit à Wazemmes devient le principal refuge de la population lilloise malade ou blessée.
Cette situation est encore aggravée par la sévère épidémie de typhoïde de 1915. Le personnel en nombre réduit du fait de la mobilisation, fait difficilement face à ce pénible manque.
Une fois la paix revenue, l’établissement reçoit en 1919, une discrète, mais émouvante visite : l’ex impératrice Eugénie vient, à la faveur d’un exceptionnel voyage en France, parcourir quelques salles de l’hôpital qui avait porté son prénom pendant un peu plus de deux décennies et qu’elle voyait pour la première fois … quelques mois avant son décès.
Pendant l’entre deux guerres un pavillon de cure est construit au sud de l’hôpital, pour héberger les tuberculeux. Après l’ouverture en 1936, de l’hôpital Albert Calmette qui leur est destiné, ce pavillon est réservé à l’accueil des malades contagieux. En outre, on y installera ultérieurement le centre de traitement des poliomyélitiques qui comportera jusqu’à 14 « poumons d’acier » qui, à certaines périodes de la décennie 1950, seront tous simultanément utilisés.
Nous mentionnerons, avant de préciser les conditions de l’abandon de l’hôpital, un fait maintenant bien oublié : plusieurs chefs de service, tant côté « Etat » qu’à la « Catho » s’étaient intéressés avec activité et compétence à la Cardiologie.
Le premier service ayant droit officiellement à l’appellation de cette spécialité fut installé, au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, dans les sous-sols de l’aile gauche de la Charité. Il s’agissait de l’embryon des services perfectionnés qui sont maintenant développés dans tout un hôpital spécialisé
En 1958, l’ouverture de l’Aile Ouest de la Cité Hospitalière a entraîné le départ des services de médecine et de chirurgie générales de l’aile gauche de la Charité, ils seront remplacés par le service de rhumatologie et par des sections d’hospitalisation destinées aux chroniques et convalescents. Ces derniers seront déplacés vers d’autres établissements lorsque la Charité sera définitivement fermée en 1991.
L’hôpital de la Charité voit cesser ses fonctions après 114 années d’accueil et de soins ; il laisse, outre de riches souvenirs, un imposant patrimoine immobilier auquel il importait de trouver une nouvelle affectation.
- La faculté libre a pris d’autres dispositions : elle regroupe ses services dans un moderne centre hospitalier autonome, nouvellement édifié, (L’hôpital Saint-Philibert à Lomme)
Docteur A. Gérard